La zone d’exclusion biélorusse est maintenant appelée la "réserve forestière écologique de la radiation". La plupart des villages sont très isolés à l'intérieur de cette zone. Beaucoup n'ont pas de route, et le seul moyen d'y arriver est de conduire un tracteur ou bien à pied.
Fatigué, il y aura toujours un banc pour s'asseoir…
Ici, le taux de radiations est le même qu'à Kiev, mais il ne faut pas oublier qu'ici c'est Tchernobyl où on peut faire une centaine de mètres et se retrouver dans un endroit dangereusement radioactif. Par mesure de sécurité, il faut garder le compteur Geiger en marche. Laissez-moi vous raconter une de mes premières visites à Tchernobyl. J'étais allée avec un ami dans un endroit au nord du réacteur. Pendant que je prenais des photos, mon ami voulait contrôler le taux de radiations, mais son compteur ordinaire était en dépassement d'échelle. Nous pensions que ce n'était qu'un petit incident. Heureusement, j'avais avec moi le compteur professionnel de mon père. Je l'ai mis en route et il a indiqué 25 milli-roentgens, soit 2.500 fois la normale... la seconde suivante, nous courions comme Forest Gump. Dites-moi si le Comité International Olympique a un programme d'entrainement pour des athlètes particuliers de "courir pour la vie" ? Si, oui, je connais deux prétendants à la médaille d'Or.
Le paysage de Tchernobyl est complètement plat, alors cette chute d'eau est ici l'équivalent des chutes du Niagara.
Finalement, ici un village... sans nom.
Il m'est difficile de décrire ce que je ressens quand j'arrive dans un village sans habitants, mais je vais essayer – d'abord il y a cette sensation, comme si j'étais devenue sourde. Le silence est immense. Pas de chants d'oiseaux, pas de vent, rien qui vienne rompre ce silence. Les villages plus pittoresques que les villes, les maisons et les hangars paraissent irréels. Tout semble peint et j'en ai conscience, tandis que je marche dans cette fresque.
