Journal de Tchernobyl (Volume 8)
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… Je pensais qu'il serait génial, si un véritable penseur du calibre de Platon avait visité Tchernobyl, car Schopenhauer a déclaré à juste titre : "… L'énormité morale et intellectuelle dans ce monde ne peut être nettoyée qu'avec le balai de la philosophie". Il n'y a pas d'autre moyen de guérir les gens de l'état de désillusion dans laquelle les gouvernements et l'industrie nous maintiennent délibérément. La philosophie a le pouvoir d'effacer nos idées et de mettre fin à l'énorme idée fausse que l'énergie nucléaire est sûre. Dans ce volume, je vais citer les pensées applicables des grands esprits de tous les temps. Ces penseurs sont les véritables enseignants de l'humanité, car ils sont motivés par la sagesse plutôt que par la cupidité. Je ne citerai que des pensées qui s'appliquent aux questions dont je parle. Pourquoi fais-je cela ? Je crois que le seul moyen de tirer Tchernobyl de l'oubli  est d'attacher notre wagon à une locomotive qui traversera les siècles. Alors, je fais cela car, dans mon travail, je demande le soutien des plus hautes autorités intellectuelles. Cela m'aidera à cimenter mes observations et à les transformer en du concret qui peut survivre à la demi-vie de quelques puants isotopes nucléaires !

Juillet 2017


Le grand philosophe Friedrich Nietzsche déclarait : "Nous vivons dans un système dans lequel nous devons soit être une roue, soit être sous les roues". Cela était vrai au 19ème siècle à l'époque de Nietzsche, mais à présent les choses sont différentes. Dans le monde moderne, ceux qui travaillent pour la roue des entreprises mortelles se retrouvent souvent sous la roue. Quand vous dites aux employés de l'industrie nucléaire qu'ils ne sont pas immunisés contre le cancer, la leucémie, etc., ils vous regardent avec des yeux vitreux comme s'ils ne pouvaient pas comprendre ce dont vous parlez. En effet, il est impossible de leur faire comprendre quelque chose alors que leurs salaires dépendent du fait qu'ils ne comprennent pas.

Juillet 2017


Toutes les informations qui nous viennent du Japon sur l'état des réacteurs de Fukushima sont en fait fournies par TEPCO, l'entreprise à but lucratif qui possède la centrale nucléaire ravagée par le tsunami. De temps en temps, ils nous nous nourrissent de foutaises de vidéos faites à partir d'un robot et nous racontent des histoires de fuites mineures vers l'océan. Ils ne citent jamais des faits très importants, telles les massives destructions des activités de pêche voisines dans le Pacifique, ou bien de l'état des piscines qui stockent les barres de combustible usées, ou encore où est allé le combustible. Chaque fois que les fonctionnaires de TEPCO essaient de faire bonne figure face à la situation ou qu'ils tentent de paraître sincères et aimables, il me semble que Frankenstein essaie de sourire. En ce qui concerne la générosité de TEPCO sans son partage avec nous de l'information, je me souviens de l'avertissement de François de La Rochefoucauld : "Ce qui paraît générosité n'est souvent qu'une ambition déguisée qui méprise de petits intérêts pour aller à de plus grands".

Juillet 2017


Lorsque les fonctionnaires gouvernementaux avec leurs amis de l'industrie nucléaire pensent à la meilleure façon de faire oublier Tchernobyl et Fukushima, je voudrais qu'ils réfléchissent à la maxime de Michel de Montaigne : "Rien n'installe  une chose plus intensément dans la mémoire que le souhait de l'oublier."

Juillet 2017


Il y a plus de 200 ans, Chamfort écrivait : "Les corps (parlements, académies, assemblées) ont beau se dégrader, ils se soutiennent par leur masse, et on ne peut rien contre eux. Le déshonneur, le ridicule glissent sur eux, comme des balles de fusil sur un sanglier ou sur un crocodile". Cela laisse à penser que nous nous battons dans une bataille que nous ne pouvons gagner. Les mots de Chamfort nous disent que quiconque s'élève contre l'industrie gaspille ses munitions. Eh bien, je ne peux pas être en désaccord avec cet auteur, mais je ne pense pas que les sangliers et les crocodiles apprécient particulièrement les balles qui glissent sur eux. Ni les politiciens corrompus et les industries qu'ils servent. Les balles ne causent pas de blessures mortelles mais elles peuvent, au moins, rendre leurs vies inconfortables.

Juillet 2017


Parmi beaucoup de pensées et d'idées intéressantes écrites par José Ortega y Gasset, je m'en rappelle une qui dit : "Que la science soit incapable de résoudre à sa manière ces questions fondamentales n'est pas une raison suffisante pour les mépriser". Au moins, pour Ortega, la science tentait de solutionner ces problèmes, alors que la science actuelle ne fait qu'ignorer ces problèmes fondamentaux, sans même essayer de les résoudre.

Août 2017


A son époque, Voltaire suggérait que l'art de la médecine consistait à amuser le patient pendant que la nature guérissait le mal. Eh bien, je n'en suis pas certaine pour ce qui concerne la médecine moderne, mais l'art des experts nucléaires appointés par le gouvernement est de faire ce que les médecins faisaient du temps de Voltaire. Ces experts écrivent des rapports positifs pendant que la nature soigne les terres. Le seul problème est qu'ils doivent écrire des rapports positifs pour les 600 prochaines années.

Août 2017


Je dois répéter que, sur les portes de Tchernobyl, il faut écrire ce que Dante a écrit sur l'entrée de son Enfer : "Toi qui entre ici, abandonne toute espérance". Pourtant les gens continuent d'espérer que les portes s'ouvriront de nouveau aux humains un jour. Si la cruelle réalité prive les gens d'une chance d'espérer en leur vie, ils espéreront encore en la vie des générations futures, même en cas de catastrophes environnementales étendues. L'espoir est en effet le plus grand de tous les trompeurs. A cet égard, Luc de Clapiers l'a parfaitement ciblé en écrivant : "L'espoir fait plus de dupes que l'habileté".

Août 2017


A l'époque de Tchernobyl, l'URSS était un état totalitaire et le gouvernement avait une politique claire mais insoutenable pour cacher la vérité aux gens. Plus tard, après l'effondrement de l'Union Soviétique, les gens ont caché la vérité d'eux-mêmes. Dire la vérité dans un état totalitaire était dangereux – pourtant, c'était populaire : beaucoup le faisait non par amour de la vérité, mais parce qu'il était chic de le faire. Des années plus tard, au fil du temps, l'Ukraine a évolué d'un état totalitaire vers un soi-disant "état libre" et la vérité a complètement perdu ses défenseurs. Nietzsche a expliqué ce phénomène dans son chapitre "Les avocats de la vérité" quand il disait : "Ce n'est pas quand il est dangereux de dire la vérité que la vérité manque d'avocats, mais quand il est ennuyeux de la dire".

Août 2017


Sur YouTube, j'ai regardé différentes vidéos éditées par des vidéo-blogueurs qui ont visité Tchernobyl et qui ont fait des vidéos de leurs visites. Ces blogueurs disposaient tous de guides d'une agence gouvernementale qui les ont nourris avec les mêmes informations et les ont conduits à travers les mêmes endroits que le gouvernement et l'industrie nucléaire avaient autorisés à la visite.

De cette façon, toutes les vidéos sont à peu près identiques, et les blogueurs se préparaient à une plongée profonde dans la mer des nouvelles informations mais, au lieu de cela, dès le départ, leurs guides les ont conduit au-dessus de l'eau, au-dessus de la surface, sans jamais la toucher. En conséquence, après avoir regardé ces vidéos, le public reste aussi ignorant sur Tchernobyl qu'auparavant. Laissez-moi résumer ce paragraphe avec une citation : "Vous pouvez nager toute la journée dans la Mer de la Connaissance et en ressortir toujours complètement sec. C'est le cas de la plupart des gens" - Norton Juster.

Septembre 2017


Dans ses récits sur les camps de Staline, Varlam Shalamov contait une histoire intéressante qui aide à comprendre pourquoi personne ne veut voir les victimes des accidents industriels modernes, telles celles associées à Tchernobyl ou à Fukushima. Shalamov racontait que, quand quelqu'un décédait dans une des prisons de Staline, ses codétenus le cachaient sous une couverture pour faire croire que la victime était simplement malade. De cette manière, une paire de prisonniers, mâles alpha dominateurs, recevaient une ration alimentaire supplémentaire. Les gardiens de prison connaissaient la vérité, mais ils ne voulaient pas reconnaître le mort, parce qu'ils voulaient que le taux de mortalité de la prison paraisse peu élevé. Ainsi, tout le monde avait intérêt à garder le mort caché sous une couverture. Cela durait habituellement jusqu'à ce que les compagnons de cellule du mort ne puissent plus supporter l'odeur du corps en décomposition sous la couverture.  Alors, ils appelaient les gardes et leur demandaient de déclarer la malheureuse victime de ce système inhumain.

Dans notre époque moderne, garder les morts et les malades sous une couverture aide les gouvernements et les entreprises à récolter de gros bénéfices. Ils se partagent les bénéfices entre eux – mais qu'en est-il du reste de la population ? Je crois que, tant que nous avons la chance de ne pas être celui qui est sous la couverture, nous avons toujours à vivre dans la puanteur !

Décembre 2017


Après chaque accident nucléaire majeur, les institutions établies nous racontent la même chose : c'était un avertissement à l'humanité. Soit Three Mile Island, Tchernobyl ou Fukushima, ils disent toujours que c'est le dernier avertissement. C'est comme l'horloge du Jugement Dernier. L'industrie garde toujours cette horloge en alerte, quelques minutes avant minuit. Mais quel genre d'avertissement est-ce ? Après Fukushima, nous avons perdu l'océan Pacifique Nord. Je suppose que l'horloge atomique devrait maintenant être réglée après minuit - car ils ont infligé le coup mortel - mais non, l'horloge indique toujours la même heure, quelques minutes avant minuit et, maintenant, il faut 15 Prix Nobel pour garder en mouvement les aiguilles de l'horloge. Je me demande, à présent, combien de Prix Nobel seront nécessaires pour aider l'horloge, quand nous perdront tout le continent.

P.S : Le prix Nobel était un concept très intelligent destiné à honorer ceux qui contribuaient le plus au bien-être et au progrès intellectuel de l'humanité, mais les gouvernements et les industries utilisent souvent les prix Nobel à leurs propres fins égoïstes et antisociales. Les lauréats qui ont pris part aux dissimulations de Tchernobyl et de Fukushima sont une honte à l'idée d'Alfred Nobel. Observons combien il est déprimant que des objectifs décents et appropriés soient cooptés pour soutenir des objectifs maléfiques. Shakespeare l'illustre pleinement dans un de ses sonnets : "Car les choses les plus douces deviennent aigres par leurs actes ; Les lys pourris sentent plus mauvais que les mauvaises herbes".

Décembre 2017


Il est évident que la guerre avec la Corée du Nord n'est plus qu'une question de temps. La machine de propagande de guerre des médias traditionnels a réussi à convaincre presque tout le monde que la coalition dirigée par les Etats-Unis a une supériorité militaire totale. Ils disent que la coalition a tous les avantages et qu'une guerre serait inégale.

Nous savons tous, en regardant des films sur la Corée du Nord, que c'est un pays complètement appauvri par la dictature de Kim Jong-un - qui est le seul homme gras en Corée du Nord. Le reste de la population a faim, ne dispose ni de biens ni d'argent. Ce que les médias ne nous disent pas, c'est que ce polisson donne à la Corée du Nord un avantage assassin. Maintenant, lisez l'avertissement que nous donnait Baltazar Gracian au 17ème siècle : "Ne combattez jamais un homme qui n'a rien à perdre ; vous entreriez dans un conflit inégal. Il viendra sans angoisse, ayant tout perdu, y compris la honte, il est même privé de peur. Il recourt donc à toutes sortes d'insolences..."

Janvier 2018


Nous lisons dans les informations qu'on vient d'installer à Tchernobyl 3.800 panneaux solaires qui sont destinés à produire un total d'un mégawatt d'énergie sur le réseau local. Une entreprise chinoise prévoit d'investir un milliard de dollars dans ce projet. Je suis certaine que les lecteurs de mon site trouveront cette photo assez amusante. La juxtaposition de la mort nucléaire et de l'énergie "verte" moderne, c'est comme vendre des produits de santé et des cercueils dans un même magasin.

Peut-être allez-vous vous demander pourquoi une entreprise installerait un énorme réseau solaire à seulement 100 mètres du réacteur de Tchernobyl, là où les radiations sont les plus élevées de toute la région ? À première vue, le choix de cet endroit peut sembler idiot, ou bien ce n'est qu'une affaire de publicité "verte" ! Mais les investisseurs chinois ne sont pas des Imbéciles et le seul "vert" qui les intéresse est celui de l'argent liquide. Alors, considérons la protection "non-naturelle" dont bénéficiera cet énorme investissement à cet endroit ! Un réseau solaire installé ailleurs inciterait certainement des pillards locaux à voler des panneaux pour leur propre usage ou, plus probablement, pour les démanteler et en récupérer les métaux. Mais, des chapardeurs, même désespérés, viendraient-ils à moins de 100 mètres du réacteur ? Une source interne m'a confié que cet endroit avait été choisi précisément  à cause de la double protection des patrouilles de police à proximité et des niveaux extrêmes des radiations qui caractérisent ce site. Les investisseurs chinois ont compris que "une mouche qui ne veut pas être écrasée est plus en sécurité assise sur la tapette à mouches" (Georg Christoph Lichtenberg).

Janvier 2018


Des documentaires, dans les années 1980, montrent des liquidateurs (ces âmes courageuses qui avaient la tâche d'effacer la catastrophe de Tchernobyl) travaillant en présence de taux de radiation extrêmement élevés.

Vous êtes-vous déjà demandé ce qui peut conduire des gens à aller sciemment dans des endroits où les taux de radiations sont mortels ? Je crois que, dans des situations extrêmes telles que celle de Tchernobyl, les humains ont deux instincts qui s'affrontent : d'abord l'instinct de conservation et, ensuite, l'instinct de protection de la société.

L'instinct de conservation nous commande de fuir les radiations, alors que notre instinct de noblement protéger la société nous oblige à rester et faire ce que nous pouvons pour la sécurité de tous. Cet instinct de la protection de la société explique pourquoi de nombreux liquidateurs disent ne pas avoir eu peur et certains disent même qu'une force invisible les pousse à terminer leur travail et à sécuriser le réacteur à n'importe quel prix. Des centaines de milliers de personne ont reçu l'ordre de servir en tant que liquidateurs pour une période de temps limité… pendant une période que l'on espérait "sûre"… et pourtant beaucoup choisissent de rester longtemps au-delà du temps qui leur était demandé ! Ils ont construit un sarcophage avec une résolution semblable à celle d'un insecte essayant de protéger ses œufs et de subvenir aux besoins de la couvée qu'il ne verra jamais.

Les liquidateurs étaient pris entre le marteau et l'enclume. D'un côté, l'oppression terrible d'un gouvernement totalitaire, de l'autre les forces naturelles qui les poussent à leur perte. Ils ont dû sceller le réacteur à tout prix parce qu'il mettait en péril la vie de toutes les espèces et, pour la Nature, la vie individuelle n'a pas d'importance, elle ne se soucie que des espèces. Même un demi-million de liquidateurs, ce n'est qu'un nombre alors ils ont donc été sacrifiés pour protéger les espèces menacées. À cet égard, Nicolas Chamfort a fait une citation assez intéressante : "La Nature semble se servir d'hommes dans l'accomplissement de ses desseins sans se soucier de ses instruments, comme des tyrans qui se débarrassent de ceux qui les ont servi".

P.S. : Il y avait une bonne question, pourquoi notre instinct de conservation ne nous a-t-il pas commandé d'envoyer des liquidateurs à Fukushima et résoudre ce problème de réacteur au Japon ? C'est parce que ce problème est insoluble. Aucun fauconnier n'enverrait des oiseaux dans une chasse impossible.

Janvier 2018


Cette année est pour moi celle de deux anniversaires importants : 25 ans depuis ma première visite à Tchernobyl, et 20 ans depuis que j'ai commencé mes publications sur le Web.

Pendant toutes ces années, Tchernobyl a été ma tour de guet d'où j'ai tiré des fusées d'alarme pour attirer l'attention de la société sur cette scène de crime. J'ai alerté avec mes photoreportages, dans l'espoir de recevoir un renfort d'artillerie lourde. J'espérais qu'un vrai penseur du calibre de Platon viendrait régler tout ce gâchis. Année après année j'attendais un tel visionnaire qui défierait l'immortalité des isotopes nucléaires avec l'immortalité de sa propre sagesse. Maintenant je vois, mon Platon moderne n'est pas venu et je n'ai pas d'autre choix que de continuer à mener ce combat du mieux que je peux… tout comme ces soldats à l'affût – dont les signaux n'attirent pas de renforts – doivent apprendre à tenir leur position par eux-mêmes.

Janvier 2018


Les policiers, comme les trafiquants de ferraille m'ont posé la même question : "Pourquoi les photographes font-ils cela ? En voyageant à Tchernobyl, vous vous exposez au même risque que nous, mais nous, nous gagnons de l'argent, vous pas". D'après mon expérience des policiers et des ferrailleurs, je me rends compte maintenant qu'ils voient les photographes et les curieux de Tchernobyl comme ils voient des femmes mariées prostituées : ils ne comprennent pas pourquoi quelqu'un ferait le même travail gratuitement.

Février 2018


Je viens de voir aux informations que le taux de radiation à Fukushima a été récemment mesuré à 42 Sieverts par jour à l'extérieur des fondations du réacteur. 42 Sieverts (qui sont l'équivalent de 4,789 Roentgens vous abattent aussi sûrement qu'un sniper. Une exposition passagère à de taux de radiation signifie une mort certaine. À Tchernobyl, une fois les restes du réacteur refroidis, il n'a pas été trouvé, nulle part, un tel taux de radiation, pas même dans la salle de l'éléphant. A Fukushima, cette mesure de 42 Sieverts en dehors des fondations peut seulement indiquer que les cœurs des réacteurs sont encore chauds et ne sont probablement pas très profonds. Pourtant, TEPCO fournit des photos où quelque chose est construit au-dessus réacteurs inexistants et on se prépare à retirer les barres de combustibles des piscines inexistantes.

C'est une situation qui me rappelle une citation de Chamfort : "Avant d'ajouter des poignets aux manches de sa chemise, il faut déjà avoir une chemise". C'est pour cela qu'il faut tellement de temps à TEPCO pour ajouter des poignets aux manches de sa chemise – il n'a pas de chemise.

Février 2018


Andrei Sakharov était le père de la bombe à hydrogène soviétique, lauréat du prix Nobel et honorable gardien de l'horloge du Jugement Dernier. Lorsque le réacteur de Tchernobyl a explosé, la société attendait une explication. Sakharov a proposé de qui suit : "l'accident de Tchernobyl démontre que notre système ne sait pas gérer la technologie moderne" a-t-il déclaré.

Pour utiliser une analogie informatique, Sakharov pensait que nous utilisions des logiciels modernes sur des machines qui n'avaient pas été mises à jour depuis des années. Il rapportait à l'URSS que notre mentalité de l'Âge de pierre ne pouvait pas supporter les nouvelles technologies développées par des esprits brillants comme le sien.

C'est comme si votre ordinateur recevait une mise à jour de son système d'exploitation pour ensuite planter. Vous voulez en parler au technicien qui a installé ce programme, et le technicien vous répond que son logiciel est trop parfait pour votre ancien matériel et il s'en va, sur cette explication. Mais ensuite, après Fukushima, il devient évident que même un système japonais, technologiquement avancé, ne peut pas non plus gérer cette "technologie mortelle". Cette fois-ci, votre nouvelle machine est plantée, par le même logiciel et il est maintenant évident que le logiciel que vous utilisez n'était qu'un 'malware' se faisant passer pour un logiciel. Vous voulez revoir le technicien mais cette fois il n'a pas d'explication. Il vous envoie seulement au diable. Il est trop occupé à installer ses logiciels malveillants sur d'autres ordinateurs.

Février 2018